Après 25 rencontres officielles disputées, l’Inter Milan est en tête de la Serie A et qualifiée pour les 8es de finale de la Ligue des Champions. Un bilan meilleur qu’il y a un an, mais qui ne garantit aucun laurier en mai.
En complément du podcast Canale Inter avec Benoit Cauet et Kevin Cauet , voici mes notes des joueurs et de l’entraîneur à l’issue de cette première partie de saison. Le barème est italien, à savoir la moyenne à 6/10.
Samir Handanovic 25 matches (25T), 2250 minutes, 20 buts encaissés.
6,5 : des erreurs en début de saison avant de relever la tête (Sassuolo, Fiorentina…). S’il ne dégage plus la sérénité d’il y a quelques années, le capitaine affiche un rendement correct depuis plusieurs semaines. Bien aidé par un bloc défensif retrouvé, il a terminé l’année de Serie A par 6 clean-sheets de rang.
Alessandro Bastoni 23 matches (22T), 1895 minutes, 1 passe, 3 CJ
7 : Un début de saison délicat (en club et lors du final four de Nations League) avant de reprendre sa marche ascendante, notamment dans la rigueur défensive. Déjà à l’aise dans l’organisation de Conte, le jeune champion d’Europe est encore plus offensif et libre avec Inzaghi. Il n’est pas rare de le retrouver dans la surface en position de tir ou sur l’aile pour délivrer un centre, comme pour Dumfries à Rome.
Stefan De Vrij 18 matches (18T), 1578 minutes, 1 but, 1 CJ
6,5 : Une première partie de saison solide. Comme toute l’arrière-garde, il a souffert du déséquilibre et a commis quelques erreurs lors des premières parties. Sa blessure n’a pas eu de conséquence pour l’équipe et il est revenu tout de suite au niveau.
Milan Skriniar 23 matches (23T), 2070 minutes, 3 buts, 2 CJ
7,5 : Toujours un roc défensif, quasiment infranchissable en 1 contre 1, il est plus en plus offensif en prenant le couloir droit pour combiner avec Darmian/Dumfries et Barella. Comme Bastoni, il a démontré être une alternative de qualité dans l’axe du trio lorsque De Vrij était blessé. L’un si ce n’est le meilleur défenseur du championnat.
Danilo D’Ambrosio 10 matches (5T), 520 minutes, 1 but, 1CJ
6 : Il a prolongé d’une saison pour être une réserve. Son but à Empoli, qu’il a dédié à Dumfries (alors en difficulté) et ses prestations en défense à Rome et Madrid ont rappelé qu’il était utile dans une rotation.
Andrea Ranocchia 5 matches (3T), 300 minutes
6 : Comme son compère D’Ambrosio, « Rana » a prolongé pour vivre cette saison avec le scudetto « cucito sul petto ». Il a répondu présent lorsque De Vrij s’est blessé, réalisant avec sobriété et efficacité (notamment contre Naples) la moitié de l’intérim.
Matteo Darmian 15 matches (14T), 1107 minutes, 1 but, 1 passe, 1CJ
7 : Hakimi parti, Darmian a pris la relève avec brio, en affichant ses propres qualités. Moins rapide et explosif, il a l’intelligence tactique pour occuper tout le couloir. Des prestations solides ayant laissé à Dumfries le temps de prendre ses marques.
Denzel Dumfries 21 matches (11T), 1132 minutes, 3 buts, 3 passes, 2CJ
6,5 : Une adaptation progressive au football italien et au 3-5-2 d’Inzaghi. Des erreurs défensives et des imprécisions offensives ont poussé le staff à le ménager pour le laisser travailler. Il a « profité » de la blessure de Darmian pour enchaîner les matches. Le but à Rome l’a lancé sur un mois de décembre de rêve : 6 titularisations en autant de parties possibles et 3 réalisations, dont celle du succès contre le Torino.
Federico Dimarco 24 matches (9T), 1020 minutes2 buts, 2 passes, 2 CJ
6,5 : Il aura fait preuve de patience et d’acharnement. Mais à 24 ans, Dimarco est enfin considéré par son club de cœur. Revenu d’un an et demi de prêt à l’Hellas Vérone, le Milanais de naissance a convaincu Inzaghi de l’insérer dans la rotation derrière Bastoni en défense et Perisic dans le couloir. Il a raté un seul match (Juventus) grâce à sa polyvalence sur la gauche et une habileté sur coups de pied arrêtés. Après un début tout feu, tout flamme (coup franc contre la Sampdoria, deux passes décisives contre Bologne, penalty raté contre l’Atalanta), il a été un peu moins en vue.
Ivan Perisic 23 matches (21T), 1710 minutes, 4 buts, 2 passes, 2 CJ
7,5 : Il fait partie des « gagnants » de l’arrivée d’Inzaghi. Déjà performant lors des derniers mois sous Conte dans ce poste de piston, le Croate est devenu indispensable par son sens du collectif et son intelligence tactique. La liberté laissée par le nouveau technicien lui permet de rayonner dans le couloir gauche tout en assurant les tâches défensives. Le triangle qu’il forme avec Bastoni et Calhanoglu est devenu le premier axe de construction de l’équipe. En fin de contrat en juin (comme son compatriote Brozovic), son avenir sera intéressant à suivre.
Nicolò Barella 23 matches (23T), 1864 minutes, 1 but, 7 passes, 5 CJ, 1CR
7 : on l’a senti fatigué après un été raccourci par la campagne européenne et le titre avec la Nazionale. Il a changé de statut et on attend désormais beaucoup de lui. Il a su être régulièrement à un haut niveau, actif à la récupération et de plus en plus présent dans les 30 derniers mètres (7 passes décisives). Le carton rouge contre le Real a pointé son principal axe de progression. Il doit savoir tenir ses nerfs, surtout en tant que futur capitaine de l’Inter. Car il manquera le choc contre Liverpool pour un geste vraiment évitable lors d’un match à l’enjeu limité (1re place du groupe).
Marcelo Brozovic 25 matches (25 T), 2035 minutes, 1 but, 1 passe, 3CJ
8 : Il court, il régule, il râle. Brozovic est le moteur de l’Inter. Le changement d’entraîneur n’a pas remis en discussion sa position centrale pour lancer et organiser le jeu nerazzurro. Il est le seul joueur de champ à avoir commencé les 25 rencontres officielles. Il lui manque les statistiques dans la zone de vérité. Mais il mérite la meilleure note pour sa régularité. Il n’y a plus qu’à espérer une prolongation en guise de cadeau de Noël. Ce serait « Epic ».
Hakan Calhanoglu 21 matches (19T), 6 buts, 7 passes, 5CJ
7 : une première partie de saison à 5,5, le temps de s’adapter. Une suite à 8,5. Le derby avec ce penalty marqué devant (et sous la bronca de) son ex Curva Sud l’a libéré. Il a ensuite enchaîné les prestations de haut vol avec des actions de classe en plus d’une implication grandissante comme mezzala. Avant le derby, 1 but et 3 passes décisives en 9 matches, depuis 5 buts end 5 passes en 8 matches de championnat… Elu MVP de novembre de Serie A, il a marqué l’un des buts de l’année avec son coup franc direct à Rome.
Roberto Gagliardini 12 matches (3T), 386 minutes, 2 buts, 1 passe, 2CJ
6 : joueur de rotation qui ne fait pas de vagues. S’il est souvent décrié pour son déchet technique, il sait apporter son impact physique en cours de match. Comme Spalletti et Conte avant lui, Inzaghi sait qu’il peut le lancer à tout moment.
Stefano Sensi 11 matches (1T), 178 minutes
5,5 : il a commencé la saison titulaire (Genoa), avant de se blesser une énième fois. S’il démontre toujours des qualités balle au pied lors des minutes grappillées ici ou là, il ne semble pas avoir conquis la confiance du staff qui le laisse au fond de la hiérarchie des milieux. Et si 2022 était l’année de sa résurrection ?
Matias Vecino 15 matches (2T), 400 minutes, 1 but, 1CJ
5,5 : il a apporté trop peu lors de ses entrées en jeu. En fin de contrat en juin, l’Uruguayen ne semble plus dans le projet. Un départ en janvier pour permettre à Marotta d’effectuer une retouche au milieu serait une bonne solution pour tout le monde.
Arturo Vidal 17 matches (3T), 598 minutes, 2 buts, 3 passes, 2CJ
6,5 : recruté à la demande de Conte, il a déçu la saison passée (mis à part le but contre la Juve). Resté (à cause décret croissance notamment), il est devenu le 4e milieu et rend des services – lorsqu’il est disponible – pour suppléer correctement Barella ou Calhanoglu. Il a s souvent l’état d’esprit juste lorsqu’il entre en jeu.
Joaquin Correa 16 matches (7T), 4 buts, 1 passe, 2 CJ
6,5 : Talent, mais irrégularité et fragilité. El « Tucu » a 27 ans et poursuit sur sa lancée laziale. Grâce à leur passé en commun, Inzaghi sait le gérer. L’Argentin a su être décisif. Un doublé dès ses premières minutes à Vérone, un autre pour débloquer le match contre Udinese. En attendant une hypothétique continuité physique et mentale, l’Argentin est une réserve de luxe au duo Lautaro-Dzeko.
Edin Dzeko 24 matches (19T), 1685 minutes, 11 buts, 4 passes, 2CJ
7,5 : Recruté pour prendre le 9 laissé par Lukaku, le Bosnien a dépassé les attentes. Son profil est différent et s’intègre parfaitement à l’idée de football du staff. Une intégration rapide et onze buts (sans penalty), en jouant souvent second attaquant (avec Lautaro), parfois première pointe (avec Alexis et Correa). Altruiste, travailleur, il a eu un peu de mal à finir l’année. Normal, alors qu’il enchaîne les matches comme titulaire en club comme en sélection à bientôt 36 ans.
Lautaro Martinez 23 matches (18T), 1504 minutes, 11 buts, 2 passes, 5CJ
7 : ça doit être sa saison. Les dirigeants lui ont offert un nouveau contrat de cadre et Inzaghi lui a confié la pointe de l’attaque. El « Toro » a globalement répondu présent. S’il a eu un passage à vide devant le but (de mi-octobre à mi-novembre), il a continué à travailler pour l’équipe et à tenter. Deux ombres au tableau : il n’a pas marqué en Champions League et ses deux penalties manqués, tirés de la même façon (surtout celui contre Milan). Mais il aime prendre ses responsabilités et poursuit sa croissance.
Alexis Sanchez 16 matches (3T), 466 minutes, 3 buts, 2 passes,
6,5 : son talent balle au pied n’est plus à démontrer. Sa fragilité physique non plus… Lorsqu’il est sur le terrain, il justifie son statut de « meraviglia ». Mais du gros salaire du vestiaire (devant son compatriote Vidal), on est en droit d’attendre plus…
Et aussi :
Aleksandar Kolarov 4 matches, 48 minutes
Martin Satriano 4 matches, 38 minutes
Mattia Zanotti, 1 match, 9 minutes
Simone Inzaghi 8,5
Prendre la succession d’Antonio Conte avec un scudetto sur la poitrine en héritage demandait du courage. D’autant qu’il connaissait les problèmes économiques du club. Il devait ne perdre qu’Hakimi. L’irrationalité du marché des transferts lui a aussi enlevé Lukaku et l’imprévisibilité de la santé l’a privé d’Eriksen. Il ne s’est jamais plaint, louant au contraire les efforts des dirigeants pour l’aider au quotidien et les qualités de son groupe. Il a su garder des principes de base de l’ère Conte pour intégrer progressivement ses idées. Les joueurs ont davantage de liberté, sont responsabilisés. Après des résultats frustrants lors des rencontres directes avec trop de buts encaissés en menant au score (1-3 Lazio, 2-2 Atalanta, 1-1 Juve, 1-1 Milan), il a réussi à trouver un équilibre pour proposer un jeu enthousiasmant. Les tifosi se demandent depuis quand l’Inter n’avait pas pratiqué un aussi beau football. Et tout le monde semble désigner l’Inter comme favori pour le scudetto… 5 mois après avoir enterré le projet. Bonus, après trois échecs de suite, l’Inter s’est qualifiée pour les 8es de finale de la Ligue des Champions avec une journée d’avance.
Pourquoi pas 9 ou 9,5 ? Parce qu’il doit être jugé comme l’un des meilleurs techniciens européens. Sa lecture des fins de match à enjeux, comme on l’a vu en Serie A et contre le Real Madrid en Ligue des Champions, peut être améliorée. Mais félicitations, la meilleure recrue de l’Inter est sur le banc.
