« La vraie patrie est celle où l’on rencontre le plus de gens qui vous ressemblent. »
Aujourd’hui, je comprends réellement cette phrase de Stendhal.
Cette nuit, je n’ai pas trouvé le sommeil. J’avais pourtant un avion matinal et la fatigue présente, pressante même, depuis le milieu d’après-midi. Mais mon esprit s’est focalisé en début de soirée, alors que j’étais dans le tram, sur cette alerte venue d’Italie et cette situation anxiogène particulièrement en Lombardie. Des rumeurs avant l’officialisation au milieu de la nuit. J’étais accaparé par les nouvelles. TV, internet, réseaux sociaux, malgré mes tentatives de distraction, je ne parvenais pas à décrocher plus de dix minutes. Mon esprit était vampirisé par cette zone rouge. Une panique irrationnelle. Ce n’est qu’une mesure de protection. Surtout, je ne suis pas né en Italie. Je ne vis pas à Milan. J’y séjourne juste avec un plaisir aussi souvent que mon emploi du temps me le permet.
Mes origines sont du Nord de l’Italie. Ce sang de mes ancêtres qui coule dans mes veines et qui irrigue mon cœur.
Alors oui. J’avais peur pour toi. J’avais peur pour elle. J’avais peur pour vous. J’avais peur pour eux. Milan, j’ai peur.
Ce matin, mes pensées ne te quittent toujours pas. Mon cerveau est en quarantaine. Alors, j’ai posé ces quelques mots en attendant le décollage. Ironie, je me rapproche de cette zone désormais interdite.
J’avais besoin de l’écrire, de l’extérioriser, pour tenter d’avancer dans cette journée sans être rivé sur les bilans. Nuit blanche, zone rouge. Les couleurs de Milan… J’exagère mais tout me rattache à toi.
Amis Milanais, avant de vous retrouver en pleine forme très vite , je vous souhaite le meilleur, d’être courageux, d’être forts, d’être responsables, d’être fiers : de Milan ghe n’è domà vun.